Ma participation à la semaine folle de l'école d'Art et de Design de Reims m'a amené à travailler entre autre, sur la notion de déconstruction.
Déconstruction d'une approche docile et soumise de l'utilisateur à la machine, déconstruction des stéréotypes du hacker, déconstruction aussi du lien condescendant entre l'art et la technique, déconstruction de machines.
Quel programme ! Bien sûr, tout cela n'était qu'une tentative pour amorcer des discussions ou/et réflexions quant à la technique, la technologie et la création.

semaine_folle_04.png

Nous y voilà: l'école de Reims, se divise en 2 espaces, 2 lieux séparés par 3 ou 4 stations de tramway.
Le lieu principal est celui de l'École à proprement parler, en centre ville. C'est l'antre de la semaine folle.
L'autre espace se trouve en banlieue. Là bas il y a les prémices d'un FabLab, plus quelques espaces qui font office d'ateliers, si j'ai bien compris.
Le Workshop 'Hardware hacking et détournement convivial' que j'anime, se déroule dans cet autre espace, loin de la folie de la dite semaine, mais plus proche du fabLab en devenir.

On a l'impression que le fabLab, le monde des bricoleurs, des bidouilleurs, des geeks, des hackers... doit garder ses distances avec celui des artistes, des plasticiens, des performers, des curateurs. Les liens sont plutôt timides entre ces deux sphères.
Au cours de la première journée, nous déménagerons 3 fois de lieu, pour des raisons pratiques avant tout.
Nous finirons par nous inviter dans l'école, en centre ville, au cœur de la folie.

Ça y est, nous pouvons alors débuter.
Arpentage de la ville à la recherche de déchets électroniques, jouets désuets etc. dévissage, démontage, court-circuitages, extraction de moteurs, algorithmes, micro-controlleurs, flux informationnels...

semaine_folle_05.png

Lors de l'exposition finale du vendredi, nous montrons un amas de machines interconnectées par une myriade de fils, recevant des instructions depuis internet.
Chaque jouets s'active, déraille, change de volume... à la réception d'un mot-clé depuis twitter ('hashtag' en langage twitter).

Une liste de mots choisis par les étudiants, permettent d'activer le dispositif mis en place lorsqu'on les utilise dans un message sur twitter.
Ainsi, nous créons un flux informationnel, plutôt irrationnel par rapport au flux d'actualité de Twitter.

De la même façon que les Liens Invisibles privilégient le silence en créant des messages vides, nous privilégions la dérision en générant des messages vide de sens ... pour le réseau.

semaine_folle_01.png

Une partie des outils techniques utilisés pendant le workshop est disponible sur gitorious sous licence GPL v2.